mardi 31 décembre 2013

2014







Chère nouvelle année
Tout autant jouvencelle
Que tes sœurs ainées
Tour à tour nouvelles
Depuis des millénaires
Mais hélas éphémères,
Donne-nous l’espérance
A l’aube de ta naissance,
D’une année de bonheur
Dans un monde meilleur.

………….

On a besoin de toi,

On a besoin d’Amour

De câlins et de joie.

Il nous faut tous les jours

Notre dose d’émoi.

De la vitalité

Pour joindre tes deux bouts,

N’oublie pas la santé

Pour bien tenir le coup.

Donne-nous la richesse

Celle qui brille dans les cœurs,

Ainsi que la jeunesse

Pour doper nos ardeurs,

Faire mousser nos envies,

Épicer notre vie,

Faciliter nos œuvres…

Vas-y à la manœuvre,

Gave-nous de ressources

Il en faut pour nos bourses,

Ajoute du boulot,

De la paix, du repos

Et en catimini :

Un zeste de folies.

……………………

Enveloppe ce lot

Dans un papier cadeau,

Ajoutes-y aussi

Un bouquet de bisous,

Quelques friponneries

Et puis ce petit mot

Pour que chacun de nous

Reçoive en ce beau jour

Mille pensées d’Amour.





BONNE ANNÉE



2014


vendredi 20 décembre 2013

L’Hiver









Tout doucement, l’année se meurt

Tandis que le froid prend vigueur. 

Sous un lourd édredon de nuages tous gris

La campagne s’est mise aux couleurs de l’hiver.

On n’entend plus un bruit, on n’entend plus un cri

Si ce n’est du corbeau le chant triste et austère

Et le doux chuintement des flocons qui ruissèlent

Accrochant sur les pins le givre et la dentelle.




Au fond de leurs terriers en dessous du feuillage

Où s’abritent du froid les animaux sauvages,

La fouine, le lapin, la marmotte sommeillent

Alors que sur un chêne, à l’affût d’une proie

Le grand duc affamé, de ses grands yeux surveille

Quelques retardataires qui trainent dans les bois.






L’écureuil tapis au fond d’un arbre creux

Grignote les noisettes engrangées cet été ;

De ses pattes fébriles il jette les coquilles

Mais voyant une Dame qui sur l’arbre sautille,

Il offre à sa voisine dont il est amoureux,

Les meilleures amandes qu’il a mises de côté.




Tandis que sous la couette, couchés dans la chaumière

Petite île perdue dans la blanche clairière,

Louison et Jeannette n’ont que faire de la neige

C’est qu’au coin d’un bon feu qui du froid les protège

Ils préparent gaiement le retour du beau temps

Car l’Hiver est aussi le berceau du Printemps.





Jmie (27/09/2011)














vendredi 22 novembre 2013

La souris


                                                                                  ( le-blog-de-geisha.over)




Une souris trotte-menu qui trottait nue

Dans la cuisine, s’est enfuie quand elle m’a vu.

Sur le buffet le lendemain est revenue,

Gaillardement elle est montée sur le bahut

Et s’est assise nonchalamment dessus son cul

Pour me narguer en remuant son nez pointu

Tout en grattant son petit ventre bien repu.

En la voyant pour l’attraper j’ai accouru

Mais plus maligne elle a sauté et disparue



Le jour suivant elle était là toute aussi nue

Je lui ai dit petite souris viens par ici,

Viens sur ma main petite coquine je me languis.

Mais la souris bien trop têtue n’a pas voulu

Et dans son nid la queue en l’air est repartie.

J’ai mis le doigt dedans son trou …elle m’a mordu !

……………………………………………..

Petite garce, le prochain coup, sera pendue !



Mais un matin la p’tite souris n’est plus venue.

Le gros matou de mon voisin l’avait croquée

Et moi bien sûr je suis resté interloqué !

Car ce vilain m’avait fauché ma p’tite copine ;

Je l’aimais tant, car elle était vraiment mutine,

          …………………………….

        Que je l’aurais, bien entendu :

          …………………………

           Mangée toute crue !
                         



                   Jmie (02/09/2010)



jeudi 17 octobre 2013

Les Femmes n’ont pas d’Âge





Je ne crois pas aux dates
Qui vieillissent les Femmes
Ni au temps qui se hâte
De torturer leur âme,
Marquant de ses outrages
Leur si joli visage.

Et les Dames sont sages
Qui ne disent leur âge
Car la marque des ans
Embellit leur jeunesse
Dont elles ont tout le temps
Conservé la richesse.

Comme les fleurs, les Femmes
Refleurissent sans cesse
Mais bien sûr, elles réclament
Pour s’ouvrir toutes grandes
De la délicatesse
Dont elles sont friandes.

Rides et cheveux blancs
Ne sont que témoignages
Des années de courage
A porter les enfants,
Le mari et l’ouvrage
Et l’amour tout autant.

Ainsi, jeunes ou vieilles
Libérées ou servantes,
Les Femmes, de tout temps,
Savent rester charmantes
Et qu’importe les ans
Vu qu’elles restent pareilles.

Un jour bien sûr, avec le temps
Les Dames perdent leurs printemps ;
Pourtant leur cœur reste brûlant
Même privées de leurs amants
Vu que pour elles c’est évident :
Les années passent mais pas les ans.

Mais quand un jour s’éteint la flamme
Qui fait briller les yeux d’une femme,
Elle ne meurt pas, elle s’efface
Pour nous laisser avec grâce
Dans le reflet de sa vieillesse
Le souvenir de sa jeunesse.


Jmie (oct. 2009)














dimanche 22 septembre 2013

L'Automne

                                                                                    

Je ne sais de l’abeille ou bien du papillon
Lequel des deux insectes a troussé le jupon
De la fleur du pommier qui poussait dans l’Eden ;
Mais je sais qu’à l’automne de la main d’une Reine,
Fut cueilli le beau fruit pour l’offrir à son homme
Qui croqua avec elle la délicieuse pomme.

Chassés du Paradis, pour cette gourmandise
Tous deux, abandonnés par le propriétaire,
Se sont retrouvés nus et seuls sur la terre
Sans comprendre la faute qu’ils avaient commise.

Or l’Automne était là qui pour les accueillir
Avait dans la campagne, libéré les trésors
Promis par le printemps, et repeint le décor
Qui brûlé par l’été s’est mis à reverdir.
La nouvelle saison si fraîche et généreuse
Fit pleuvoir à foison la châtaigne et la noix,
Naître les champignons et mûrir le raisin
Tandis que l’eau sortant de la source joyeuse
Reprenait sa chanson, jaillissant des sous-bois,
Pour arroser la mousse au pied des grands sapins.
Les taillis et futaies ont doré leurs ramures
Et la feuille roussie de la vigne a caché
L’impétueux objet, l’insolente cambrure
Afin de camoufler l’instrument du péché.

Mais de quelques brassées de feuilles et de fougères
Posées entre deux chênes, en guise de chaumière,
Adam a fait pour Eve une superbe couche ;
Puis d’un léger nuage accroché aux feuillages
Et l’aide bienveillante d’un oiseau peu farouche,
Il a tissé un voile pour cacher leurs ébats
Car il faut dire qu’ensuite, nos deux amants volages
Ont à nouveau croqué le bon fruit de l’Automne
A la barbe du Vieux perdu dans l’au-delà…
………………………………………………
Mais de cela, surtout, n’en parlez à personne !


Jmie (19/07/2010)

dimanche 8 septembre 2013

La Pluie



La pluie ce matin me réveille
C’est la fête, je n’ai plus sommeil.
Car sur le toit de la maison
J’entends le grain qui dégringole
Dessus les tuiles qui résonnent
En accompagnant la chanson
De l’eau qui coure dans les rigoles
Pour arroser l’herbe gloutonne
Et redonner à la nature
De jolis reflets de verdure.

         Jmie (2004)

mardi 6 août 2013

Le Parapluie





Sur le pavé mouillé

Et sous son parapluie

Marlène débraillée

Trottine sous la pluie

Offrant sous son riflard

Sa fesse réjouie

Qui captive les regards

Quelque peu malicieux

Que jettent les messieurs.





Dessous son parapluie

Marlène sans habits

En rigolant séduit

Les passants interdits

Et ses miches félonnes

Naturellement chiffonnent

La nature jalouse

De charmantes épouses.



Mais Marlène indécente

Joliment truculente

Continue son chemin

Sous l’insolent pépin

Et son petit cul danse

Avec outrecuidance

Se foutant sous la pluie,

De l’effet qu’il produit.



Marlène s’est enfuie

Dessous son parapluie,

Et les gens sous la pluie

N’en sont pas revenus

De voir que ce charnu

Comme un soleil radieux

A réjoui leurs yeux

Malgré le temps tout gris

Et grâce à son pari

De traverser la rue

………………………

Sous son parapluie, nue…



Jmie  (16/11/2012)


vendredi 21 juin 2013

L’été






Les gens heureux sommeillent encore

Lorsque la colombe roucoule

Pour retenir le temps qui coule

Et la fraîcheur qui se dérobe

Car lentement l’ombre s’enfuit

Éblouie par l’éclat de l’aube

Qui doucement chasse la nuit

Pour réveiller l’été qui dort.





C’est que l’été est arrivé !…

Depuis longtemps on en rêvait,

Finis manteaux et cache-nez

Et la chaleur de la journée

A comme un air de liberté

Qui nous amène à tout quitter

Boulot, chemise et la maison

Pour profiter de la saison.





Voici venu le bel été

Qui nous offre tant de beauté

Quand sur la plage, les demoiselles


Livrent au soleil qui les pille

Les beaux trésors de leur jeunesse
 Cachés derrière une ficelle,

Et, à la vague  qui les rhabille,

Leur joli corps pour des caresses.





L’été est dur, l’été est chaud

Car le soleil se lève tôt

Afin de nous brûler la peau ;

Mais la tête sous un chapeau

Allongé les deux pieds dans l’eau

On ne pense plus au boulot

En profitant du temps si beau

Pour s’accorder un bon repos.





Dans la douceur de la soirée,

Sur leurs épaules libérées

Le souffle frais de l’alizé

Donne aux filles de doux baisers

Qui leurs procurent tant de frissons

Et de désirs un peu fripons,

Qu’elles s’abandonnent tendrement

Pendues au cou de leur amant.





Puis quand s’éteignent les lampions

Et les accords du violon,

Sous les étoiles qui pâlissent

Les amoureux alors s’unissent

En cet instant de volupté

Où  ils oublient le temps qui passe

Et la fraîcheur qui laisse place

A la fournaise de l’été

  


Jmie (14/07/2010)


jeudi 6 juin 2013

La leçon d’orthographe.





La langue française est ainsi faite
Que bien des mots portent à confondre
Des choses qui ne sont pas faites
En vérité pour correspondre.

Ainsi voici donc un pêcheur
Qui n’est pas forcément pécheur
Mais qui pourrait être les deux ;
Et c’est souvent le cas pour ceux
Qui aiment au bord de la rivière
Ou sur celui d’une litière
Tendre leur gaule pour taquiner
Le p’tit goujon en matinée
Et en soirée leur dulcinée.

On est sur terre, paraît-il,
Plus de pécheurs que pécheresses
Mais ce n’est pas une maladresse
De dire aussi me semble-t-il
Que les pécheresses sont nombreuses
Bien plus je crois que les pêcheuses
Qui du goujon ne font  folie
A moins qu’il ne soit dans leur lit.

Monsieur le curé, sous les cieux
Est un pêcheur invétéré
Qui dans le lac sait tirer
Du beau fretin fort délicieux
Mais pour mener  une âme à Dieu
En la matière on ne fait mieux
Quand il ferre  une pécheresse
Qui gentiment va à confesse.

Pardon, Mesdames, ne pensez pas
Que je vous crois l’âme légère
Mais du pêcheur qui exagère
En vous disant du blablabla
Ou du pécheur plus farfelu
Ne visant que votre vertu,
Vous ne pouvez faire de méprise
Si ma leçon est bien comprise.

Car pour savoir la vérité
Je peux vous dire avec clarté
Qu’un vrai pêcheur au bord de l’eau
A sur la tête un chapeau
Tandis que l’autre, d’un p’tit accent
Voudrait se faire votre amant…
A vous de voir large ou pointu
Le quel des deux sera l’élu.
………………………………..
Mais je suis sûr, bien entendu
Que l’un et l’autre bienvenus
Seront chez vous fort bien reçus,
D’autant que nous l’avons bien vu
Ils peuvent être confondus.


Jmie (20/10/2012)



lundi 13 mai 2013

Le Mot et la Chose



Joli texte subtil que nombreux d’entre vous doivent connaître mais que d’autres auront plaisir à découvrir. Il est à noter que ce Monsieur Lattaignant, abbé de son état, sait parler aux Dames de la « chose » avec les « mots » qu’il faut. Et il a beau être curé il n’en est pas moins homme.
                                           Merci à lui.


Madame, quel est votre Mot
Et sur le Mot et sur la Chose ?
On vous a dit souvent le Mot
On vous a fait souvent la Chose,
Ainsi de la Chose et du Mot
Vous pouvez dire quelque Chose,
Et je gagerais que le Mot
Vous plaît beaucoup moins que la Chose.

Pour Moi, voici quel est mon Mot
Et sur le Mot, et sur la Chose ;
J’avouerai que j’aime le Mot,
J’avouerai que j’aime la Chose.
Mais, c’est la Chose avec le Mot,
Mais c’est le Mot avec la chose,
Autrement, la Chose et le Mot
A mes yeux seraient peu de Choses.

Je crois même, en faveur du Mot,
Pouvoir ajouter quelque Chose,
Quelque Chose qui donne au Mot
Tout l’avantage sur la Chose :
C’est qu’on peut dire encore le Mot
Alors qu’on ne fait plus la Chose.
Et, pour peu que vaille le Mot,
Mon Dieu, c’est toujours quelque Chose !

De là, je conclu que le Mot
Doit être mis avant la Chose
Qu’il ne faut ajouter au Mot
Qu’autant que l’on peut quelque Chose
Et que pour le jour où le Mot
Viendra seul, hélas, sans la Chose,
Il faut se réserver le Mot
Pour se consoler de la Chose.
 
Pour Vous,  je crois qu’avec le Mot
Vous voyez toujours autre Chose,
Vous dites si gaiement le Mot,
Vous méritez si bien la Chose,
Que pour Vous, la Chose et le Mot
Doivent être la même Chose,
Et Vous n’avez pas dis le Mot
Qu’on est déjà prêt à la Chose. 

Mais quand je Vous dis que le Mot
Doit être mis avant la Chose
Vous devez me croire à ce Mot
Bien peu connaisseur en la Chose.
Eh bien voici mon dernier Mot
Et sur le Mot et sur la Chose :
Madame, passez moi le Mot
Et je vous passerai…….la Chose.


    Lattaignant  (1697-1779)
http://creativecommons.org/

       
  

mercredi 1 mai 2013

La Jupe






Suzon m’a dit qu’au mois de Mai

Dans la clairière s’est allongée

Jupe fendue et ventre nu,

Bien abritée de toute vue

Pour faire roussir son p’tit buisson

Sous le soleil polisson.

*

Soudain un jeune et beau garçon

Qui par hasard passait par là,

Tant cette vue l’émoustilla,

Que sur son froc, plus un bouton

N’a retenu son émotion !

*

La Belle alors se redressa

Et sous sa jupe camoufla

Le guilleret vraiment fripon

Qui insolent et sans façon

Barrait d’un trait son horizon.

*

Mais un faux pas fit que Suzon

S’est affalée sur le gazon

En entraînant son compagnon

Qui en perdit son pantalon.

*

Suzon ne m’a pas du tout dit

Comment la chose s’est finie.

……………………………….

Mais moi je sais…car ses joues roses

Ses yeux baissés, sa bouche close

M’ont fait savoir que tout l’été

Au doux soleil, la sauvageonne

Est retournée sur l’herbe bonne

Pour faire brunir son p’tit frisé.



                                                                                                                                                                                                   

  Jmie  (20 mai 2010)