samedi 23 février 2013

L'Hiver qui ne veut pas mourir




L’hiver a ce vilain, repris de la vigueur
Et la terre qui déjà s’égayait de bonheur,
Sous une chape laiteuse, est soumise au silence.
Pourtant timidement et en toute innocence
Elle nous offrait son ventre où naissait, chatoyant,
Un souffle de gazon, tandis que pour la rose
Quelques bourgeons fragiles encombrés d’impatience,
Libéraient de sa gangue le feuillage sanglant,
Préparant le terrain pour que la fleur éclose.
.

L’hiver est un garçon rustre et peu galant
Qui voudrait retenir sa maîtresse longtemps
Car il est bien tenace et jaloux du printemps
Et du calendrier veut respecter la date ;
Mais ses jours sont comptés car malgré son outrance
Il faudra à la terre encore que peu de temps
Pour que sous le soleil enfin sa joie éclate
Et que le renouveau surchargé d’espérance
Lui offre rayonnantes ses lettres de créances.


Jmie (23/02/2013)

vendredi 15 février 2013

Les petits- beurre




Dans la cuisine de bonne heure
Je l’ai surprise qui s’employait
A préparer le déjeuner,
Vêtue d’un court déshabillé ;
Or à la vue si généreuse
De cette aurore vaporeuse
J’ai eu envie de braconner
Ce bas du dos qui m’aguichait

A bras le corps je l’enlaçais
Puis sur la table du bonheur
Avec douceur je l’abaissais
Le nez dessus les petits-beurre
Pour gentiment lui présenter
Mes matinales civilités.

Et lorsque je l’ai libérée
Elle s’est tournée, toute enjouée
Puis à mon cou s’est entourée
Et dans les yeux m’a avoué
N’avoir jamais autant aimé
Le velouté et la saveur
Qu’avaient ce jour………..
…………les petits-beurre !


Jmie (13/08/2010).

lundi 11 février 2013

La Neige





La neige a ce matin
Marié au ciel gris
La Terre qui sans un cri
S’est soumise au destin.
Elle ne l’a pas voulu
Ni refusé non plus
Et dessous ce drap blanc
Imposé par le temps
Elle rêve du printemps
Son véritable amant
Qui secouera ce voile
Prison éblouissante,
Afin qu’elle nous dévoile
Par la fleur qui éclot
Ou le chant du ruisseau,
Sa nature fascinante,
Sa générosité
Et sa fécondité
Sources de vitalité
Pour notre humanité.

Jmie (11/02/2013)




mardi 5 février 2013

Le Chapon


La Fontaine version Africaine
Cette fable africaine, digne d'un Jean de la Fontaine africain,
  vous ne l'avez certainement pas apprise à l'école!

                                       A ne pas rater, elle est vraiment excellente ! C'est l'avis de deux lectrices très perspicaces qui me l'ont adressée, (merci à Elles), aussi je vous en fais profiter.
                                                 Désolé mais l'auteur(e) est anonyme.

                                                                      +0+0+0+ 




Une fermière du Rwanda,
Qui était Hutu de surcroît,
Quitta sa case et sa smala
Pour le marché de Kampala.
Elle voulait honorer sa tribu
D'un beau chapon gras et dodu.
Mais elle était peu fortunée,
Et le marchand Tutsi, rusé,
Refusa de baisser le prix
Du chapon par elle choisi.

Me le donnerais-tu,
Dit la cliente Hutu,
Contre une gâterie
Sur ton beau bengali ?
A voir, dit le vendeur,
De cette gâterie quelle serait la valeur ?
Vaudrait-elle un chapon ?
Il m'en faudrait la preuve pour de bon.

Aussitôt la bougresse s'enfouit sous le boubou,
Et vite fait jaillir la sève du bambou.
J'ai gagné le chapon, s'exclame l'innocente,
La bouche encore pleine du produit de la vente.
Que nenni lui répond le volailler acerbe.
Tout comme la figure, le chapon tu as perdu,
Car comme le dit notre si beau proverbe :
"Turlute Hutu, chapon point eu".

Anonyme





vendredi 1 février 2013

Le Vent


Le vent est un gros capricieux
Qui n’en fait toujours qu’à sa tête ;
S’il n’est jamais beaucoup soucieux
De bousculer les girouettes
Il sait aussi, très malicieux,
Courir après les Midinettes
Pour aller voir, petit vicieux,
Ce qu’elles cachent sous leur jupette.

Certaines fois, plus facétieux,
Il taquine les Demoiselles
En effleurant leurs jarretelles,
D’un petit souffle délicieux ;
Puis il devient plus audacieux
En s’infiltrant sous les dentelles
Pour amuser les jouvencelles
Qui le trouvent bien chatouilleux.

Et quand un jour il est fougueux
Les jupes alors battent des ailes
Et cet envol occasionnel
Libère ainsi à nos prunelles
Des horizons voluptueux
Que la pudeur conventionnelle
Ne peut cacher, et c’est tant mieux,
A nos regards frauduleux.

Certes le vent est polisson.
Les Dames sont aussi coquines,
Qui sous la bise du fripon
Lorsque vole la mousseline,
Se fendent d’un si beau sourire
Que le passant ne peut qu’en rire
Vu que l’aimable truculence
N’en a que plus belle indécence.

Mais si certains trouvent à redire
Parce que Madame est peu vêtue
Pour moi je pense pouvoir dire
Qu’en cet endroit nul n’est tenu
D’aller fleureter dans ses dessous ;
Mais seul le vent qui touche à tout
Sans provoquer de jalousies,
Peut se permettre la courtoisie…
………………………………….
D’autant qu’il a vraiment bon goût.
                
                                                     Jmie (09/06/10)